Moi
Je suis un garçon.
J’ai habité pendant 21ans une maison entre deux maisons, dans un quartier entre deux quartiers, d’une ville entre deux villes, d’un pays entre deux pays.
J’ai effectué des études choisies presque inconsciemment pour faire plaisir à mes parents, notamment à mon père, mais qui ne me ressemblent pas du tout.
Eternel rêveur mélancolique, j’ai du mal à m’habituer à ce monde et cette époque, et surtout au système quasi unilatéral qu’on me propose…
Je suis perdu.
Le problème est que je ne trouve pas réellement ma place, et ce car j’ai toujours eu pour habitude de prendre un recul conséquent sur tout, et suis donc souvent décalé par rapport aux morales, principes, tendances et traditions inscrites à ma culture et à mon entourage.
Je me sens comme seul de ma tribu perdue, disparue.
J’écris surement en vain des suites de phrases, car au final, je ne peux parler qu’à moi-même…
Petit,
J’étais déjà mauvaise élève, j’étais assez seule en classe, peu aimée des filles, j’avais peu d’amis réels.
A la maison, mes parents était sans cesse sur mon dos pour que je sois aussi « bon » que ma grande sœur… j’étais dans son ombre… et par-dessus cela, mes parents avait parfois des gestes et des mots plus violents qu’ils ne devraient.
J’avais une nounou aussi… qui me frappait et me faisait dormir dans son garage, ou trainer dehors sans surveillance par temps de pluie, ou me montrait sans remord sa poitrine horrible….
Pour combler tout cela, mes vacances n’étaient pas souvent destinées à partir… si ce n’est dans un centre aéré de ma ville, ou je m’ennuyais, enfermé dans la même salle toute la journée, forcément toujours seul car les autres ne m’aimaient pas, et parce que chez moi il pleut souvent… Ma seule échappatoire était de faire croire chaque matin que j’étais malade pour rester toute la journée tranquillement à l’infirmerie, en espérant tantôt ne voir personne, tantôt rencontrer quelqu’un, une amitié rapide, un personnage.
J’ai vécu une enfance non pas malheureuse, mais plutôt solitaire au fond de moi, et rien ne s’est réellement arrangé sur le long terme par la suite.
Adolescent, j’ai changé non-volontairement de « bandes » quasi chaque été… frustrant, et difficile pour créer de réelles attaches.
La solitude serait-elle ma plus fidèle amie ? Mon ultime confidente ?
Merde, qui suis-je ?
Comme une jacinthe dans un monde fané, comme une sainte en cieux profanés...
Et si ma place était ailleurs ?
Et si tout le monde exagérait se place ?